Football jeunes et féminin : Les fondements du «label qualité»

Football jeunes et féminin : Les fondements du «label qualité»

La reconstruction des équipes nationales passe par la consolidation de la base qui devra permettre de faire immerger les parents pauvres de la discipline.

A la Fifa, on estime que «la formation est une composante essentielle de tout plan de développement à long terme, car les jeunes talents d’aujourd’hui seront les grands joueurs de demain». Conscient de cette réalité, Serge Noah a fait de l’organisation du football jeunes un des axes stratégiques et prioritaires pour implémenter les objectifs de la nouvelle vision de la DTN telle que perçue, conçue et présentée le 26 juillet dernier aux membres du Comité exécutif de la Fécafoot réunis à Yaoundé.

Celle-ci s’avère d‘autant plus importante aujourd’hui que la dernière Assemblée générale de la Fécafoot a adopté un certain nombre de réformes avec, notamment, la création d’une nouvelle Ligue spécialisée de football féminin, une autre de football jeune et la restructuration, à venir, du football d’élite. Des décisions qui obligent la Direction Technique Nationale à rentrer dans son rôle d’évaluation du niveau des entraîneurs locaux. Ces décisions contraints surtout la structure à œuvrer dans les réflexions relatives au développement technique, les problématiques liées à la place du football jeunes et du football féminin dans la sphère locale en général, et le championnat en particulier. Sachant que le football féminin et le football jeunes sont les parents pauvres de la discipline au Cameroun.

Nouveau décollage
Pour Serge Noah en effet, il convient, tout d’abord, de procéder au recensement de toutes les académies, les centres de formation, les écoles de foot déjà existantes ; s’en suivra le lancement des championnats de jeunes par catégorie pour la première année. L’objectif étant la création d’un «label qualité». L’opération consiste à récompenser les meilleures académies, centres de formation et écoles de foot en leur octroyant des dons, du matériel pour leur développement, «à condition qu’ils respectent le cahier des charges», précise le DTN.

Pour y parvenir, le DTN préconise l’organisation, tous les samedis matins, des journées d’accueil pour compétitions de jeunes et, les dimanches matins seront consacrés aux compétitions des vétérans. Tandis que pour leur part, les U15 et les U17 joueront en levée de rideau des championnats élites 1 et élite 2. De l’avis du DTN, il est question, à travers ces actions, de «commencer un véritable chantier de reconstruction des sélections nationales sans obligation de résultats à court terme, remettre les fondations d’une base solide afin de permettre un nouveau décollage et reprendre la place qui a toujours été la nôtre au niveau africain et mondial».

Le développement du parcours du joueur, l’augmentation et le maintien du nombre de pratiquants, l’organisation de compétitions pour différentes catégories d’âge et différents niveaux (double pyramide) ainsi que la supervision des centres de formation devraient permettre d’assurer une passerelle vers les équipes nationales de jeunes, les équipes olympiques, le football de haut niveau et des vers centres de formation. Toutefois, la réussite de ces aspects spécifiques passe par la qualité de la détection des jeunes footballeurs.

Réduction des inégalités
Il est fondamental que la détection des jeunes footballeurs soit la même sur toute l’étendue du territoire national afin de pouvoir exploiter tout le potentiel du football camerounais. Le DTN penche pour «la mise en place d’un système de brassage commun et d’un concours d’entrée identique avec jeux et tests par tours à partir des U13» pour consolider la base. Le regroupement des meilleurs garçons et filles U14, une fois par an, l’organisation des finales nationales au centre technique, le suivi des compétitions départementales et régionales, l’organisation de la coupe inter régionales pour les U15 et les rassemblements pendant les vacances dans les 10 régions devraient permettre de constituer, d’après lui, un vivier national solide et de qualité.

En ce qui concerne le cas spécifique du football des filles, le projet de la DTN est «d’accueillir et de fidéliser un nombre important de jeunes footballeuses et leur proposer un enseignement de qualité qui leur permettra ensuite d’aborder la compétition avec plus de sérénité, la réduction des inégalités étant l’un de nos objectifs», souligne le DTN. Aussi, propose-t-il de recruter les éducatrices, former les dirigeantes, l’organisation de la formation au football de la jeune fille, la transmission des valeurs morales, la fidélisation à la pratique du football à travers l’organisation des activités extra sportives telles que les voyages, les sorties, les goûters…

La matérialisation de ce programme d’actions devrait permettre de booster le football féminin local. Réaliser à temps, le Cameroun pourrait alors se projeter après le bel envol de la sélection fanion de football féminin dont les piliers actuels présentent déjà des signes d’essoufflements. Malheureusement, la timide détection, le manque de suivi, les financements inopérants couplés à l’absence d’un championnat local organisé ne permet pas de préparer la relève avec efficacité.

Bertille Missi Bikoun

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