Gabriel ZABO : «Ne pas remporter la CAN équivaudrait à un échec»

Le sélectionneur national de l’équipe fanion de football féminin plante le décor de la préparation de son équipe en perspective à sa participation à la Coupe d’Afrique des Nations prévue du 2 au 23 juillet prochain au Maroc.
Quel (s) commentaire (s) vous suggère (nt) le tirage au sort des poules de la CAN féminine « Maroc 2022 » ?
L’impression que j’ai de ce tirage est qu’il est ouvert. La poule (B) du Cameroun très jouable. On y retrouve la Tunisie, la Zambie, le Cameroun et le Togo. Il y a là trois équipes potentiellement de niveau égal. La Tunisie a éliminé la Guinée Equatoriale, qui n’est pas une inconnue de cette Coupe Afrique des Nations. Donc, ce sera une poule ouverte. Je pense qu’il faudra jouer pour gagner.
Nous sommes à neuf semaines du coup d’envoi de la CAN féminine «Maroc 2022». La pression monte-t-elle déjà ?
C’est évident et tout à fait normal que la pression monte. Nous sommes sensiblement à moins de deux mois de la compétition. Il va falloir entrer en stage, commencer la préparation. Donc, c’est tout à fait normal que la pression monte.
Quels en seront les temps forts de la préparation pour cette échéance majeure du football féminin ?
Globalement, la préparation aura trois grandes articulations. Déjà, le premier regroupement aura lieu le 21 de ce mois. Le second regroupement aura, quant à lui, lieu du 7 au 18 juin prochain. Le troisième regroupement, le regroupement final, va se dérouler à l’extérieur du pays. Nous n’avons pas encore déterminé le pays où se déroulera la phase d’acclimatation.
Vous situez le lieu de la phase d’acclimatation. Où se déroulera la préparation et qu’est-ce qui a guidé votre choix ?
Comme sus-indiqué, les deux premiers regroupements auront lieu au Cameroun. Quant au troisième regroupement, il va sensiblement se dérouler en Espagne ou en France. Voyez-vous, il est question de regrouper d’abord les joueuses locales lors des deux premiers stages. Ensuite, nous ferons appel à d’autres joueuses que nous ne connaissons pas et à quelques-unes de celles avec qui nous avons jusque-là cheminé.
Durant leur préparation, les Lionnes disputeront-elles des matches amicaux ? Si oui, les sparring-partners ont-ils déjà été choisis et les accords ficelés ?
Les choix des lieux de préparation ont toujours été stratégiques. C’est le cas, par exemple, du dernier regroupement qui servira, en outre, de phase d’acclimatation. Au cours des différents regroupements, nous disputerons, certainement, des matchs amicaux. Nous souhaiterions, pour cela, avoir des sparring partners de calibre. Je puis vous rassurer que nous avons déjà calé quelques matches. Mais rien n’est encore officiel. Raison pour laquelle pour l’instant, je m’abstiens de donner des noms. Une chose est cependant certaine, nous disputerons deux ou trois matches internationaux amicaux pour pouvoir arriver plus ou moins près à la CAN.
Une mission, ce sont des moyens et des hommes. Gabriel ZABO fera-t-il dans la continuité ou alors on devrait s’attendre à des changements majeurs au sein de l’effectif ?
On fait toujours dans la continuité. Vous êtes sans ignorer qu’il y a certaines filles qui ont qualifié cette équipe-là. Ce qui nous a permis de constituer une base de données. Le noyau de la sélection se trouve à ce niveau-là. Maintenant, nous allons chercher l’oiseau rare pour pouvoir étoffer notre effectif, aussi bien en qualité qu’en quantité.

Quel (s) objectif (s) vous assignez-vous pour «Maroc 2022» ?
Il n’est de secret pour aucun Camerounais que notre objectif est de remporter, pour la première fois, le trophée de la Coupe d’Afrique des Nations de football féminin. Nous avons toujours été sur le podium. Nous sommes passées N fois à côté du trophée. Il faudrait, vivement que, cette année, ça passe. Que cette année soit la bonne. Ceci étant, l’objectif est donc clair : aller remporter le trophée. Si nous passons (encore) à côté, cela voudra simplement dire que nous avons failli, une fois de plus, à notre mission.
Le Cameroun court après son premier sacre à la CAN. Qu’est-ce qui, d’après-vous, pourrait être un obstacle à l’atteinte de cet objectif-là, cette année ?
A mon avis, le secret pour la gagne commence, tout d’abord, par une bonne sélection. Une bonne préparation. Un bel état d’esprit et, enfin, une bonne dose de réussite. Dans les grandes compétitions, on n’en a toujours besoin.
La CAN est qualificative pour le Mondial 2023 de la catégorie. Cela en rajoute-t-il à la pression ou est-ce plutôt considéré comme un facteur de motivation ?
Le fait que cette CAN «Maroc 2022» soit qualificative pour le Mondial est un autre facteur de motivation. Une fois qualifiées pour les demi-finales, cela signifie que nous sommes déjà au Mondial. De là, il va rester deux matchs : la demi-finale et la finale. Ce qui nous permettra de rester concentrées sur l’objectif final qui est le trophée. La qualification pour la Coupe du monde est vraiment une grande motivation. Et nous allons nous battre pour atteindre les deux objectifs.
Les Lionnes ont pris part aux deux éditions précédentes de la Coupe du Monde…
Raison de plus pour en rajouter à la pression afin de ne pas manquer le prochain rendez-vous. Il est donc évident que nous devons d’abord nous qualifier pour le mondial, et remporter, enfin, le trophée de la CAN. Tous ces éléments sont de réels facteurs de motivation. Avec le soutien du peuple camerounais et la prière, nous serons assez galvanisés pour remporter, finalement, ce trophée de la CAN qui nous échappe depuis toujours.
Propos recueillis par Bertille MISSI BIKOUN